27 février 2005

Ray

film de Taylor Hackford (2004)

Après Aviator, encore une biographie filmée :-) Bien rythmé, sans longueurs, ce film est assez réussi. Outre l'approche chronologique qui est inévitable dans ce genre de fillm, le réalisateur a dû trouver un angle différent pour évoquer la vie de Ray Charles : son combat contre la drogue. C'est là où je trouve que le film n'est pas très convaincant, surtout dans sa dernière partie (vouloir à tout prix coller une morale sur une biographie me laisse perplexe). A part ça Jamie Foxx joue Ray Charles d'une manière totalement éblouissante. J'ai aussi été très étonné d'apprendre que Ray Charles avait composé des tubes hyper connus comme Unchain My Heart, What'd I Say, et Hit The Road Jack... Ma culture musicale est décidément pleine de trous ;-)

Snow Crash

roman de Neal Stephenson ("Le samouraï virtuel", 1992)

Dans la lignée du courant cyberpunk inventé par Gibson dix ans auparavant, ici Stephenson décrit avec brio le Métavers, un univers virtuel qui a été allègrement pillé et repris à toutes les sauces depuis la date de parution de ce roman (Matrix, notamment...). Quelques bonnes idées, visionnaires telles que le fameux Métavers, ou complètement désopilantes (à la sauce humour noir) comme ce futur où toute parcelle de terre habitée appartient à un conglomérat ou un autre (La Mafia, Le grand Hong-Kong de Mr Lee, Les États-Unis et j'en oublie). Le majeur problème vient de l'histoire et de la façon de la raconter... Autant j'arrive à avaler que les Babyloniens étaient les inventeurs du premier métavirus de l'univers (un bon délire de hackeur ça, mais une fois qu'on a lu le DaVinci Code on est prêt à tout avaler ;-) ), autant l'histoire ne tient vraiment pas la route. Tout finit en eau de boudin avec un bon gros fight à coup de sabres dans le Métavers, et tout le monde rentre chez soi bien content. Et puis c'est vraiment trop mal écrit...

22 février 2005

ひぐま

[restaurant ] Higuma [ひぐま], japonais, rue Ste-Anne (1er). Plutôt cantine que resto classe, Higuma propose une sélection de ramen savoureuses. Le service est un peu brouillon, mais l'ambiance est sympa, surtout à plusieurs ! Mieux vaut arriver tôt pour ne pas avoir à faire la queue sur le trottoir...

19 février 2005

Den som er veldig sterk, må også være veldig snill

roman de Dag Johan Haugerud ("On est forcément très gentil quand on est très costaud", 2001)

Alors qu'il navigue en pleine déprime tranquille et qu'à l'occasion d'une soirée il rencontre un homme à qui il plaît, le narrateur de ce roman doux et cotonneux comme des souvenirs d'enfance se décide à tenir un journal. Les premiers mots qui lui viennent à l'esprit sont "je ne vais pas bien", puis il se remémore tous les micro-événements de sa jeunesse avec sa sœur et sa mère, comme autant de fractures, de renoncements et de moments lourds de signification. Tout en subtilité et en non-dits, ce roman m'a beaucoup touché. Il raconte la séparation grandissante d'un fils d'avec sa famille, la découverte et l'acceptation de soi par un homme complexé et d'une grande lucidité. Inévitablement cette lecture a fait remonter en moi plein de vignettes de mon enfance :-) A lire, ne serait-ce que pour le titre !

16 février 2005

野田岩

[restaurant ] Nodaiwa [野田岩], japonais, rue Saint-Honoré (1er). En plein cœur du "quartier japonais", ce restaurant est spécialisé dans l'anguille. Au menu: unadon, salade d'anguille, légumes marinés, et soupes diverses. Quelques signes qui ne trompent pas : le décor est sobre et épuré, l'ambiance feutrée, la clientèle en grande majorité japonaise, et la maison est tenue par deux Français au moins trilingues ;-) La cerise sur le gâteau : les menus sont très abordables (environ 25€ avec du thé, compter 18€ de plus pour une bouteille de vin), et une attention particulière est apportée à la présentation des plats.

14 février 2005

Howl's Moving Castle

roman de Diana Wynne Jones ("Le château de Hurle", 1986)

Alors voila donc le roman qui a inspiré le dernier coup de maître de Miyazaki ! C'est fascinant de voir que du roman original, Miyazaki n'a gardé que les personnages principaux et la trame. Tout le reste a été modifié, que ce soit la guerre que mène Hurle (ou Hauru ou Howl) — cette guerre n'existe pas dans le roman ! — ou le rôle joué par la Sorcière du Désert, ou encore celui de l'enchanteur Suliman. Le livre m'a cependant aidé à mieux comprendre la relation qui unit Calcifer et Hurle, et qui trouve sa clef dans une des plus belles scènes du film : Hurle enfant recueillant une étoile filante mourrante et lui donnant son cœur... On retrouve aussi avec plaisir le personnage de Sophie, jeune fille têtue qui va se voir métamorphosée en vielle femme de quatre-vingt-dix ans, et qui va tomber amoureuse du terrible magicien Hurle malgré elle :-)

07 février 2005

Les carrefours du labyrinthe

essais de Cornélius Castoriadis (1978)

Cette compilation d'essais constitue le premier tome des Carrefours du labyrinthe. J'avais acheté ce bouquin il y a de nombreuses années sur les conseils d'un ami qui avait particulièrement apprécié le tome 4 ("La montée de l'insignifiance"), mais je n'avais jamais eu le courage de me jeter dedans ;-) Des trois parties qui composent cet ouvrage (Psyché, Logos et Koinônia), seule la deuxième m'a intéressé. Dans cette partie Castoriadis passe l'ensemble des sciences contemporaines de la fin des années 1970 (mathématique, physique, linguistique et biologie) à la question philosophique. Les autres parties (que j'ai à peine lues) sont consacrées à la philosophie de la psychanalyse (là je manque de bagage pour comprendre quoi que ce soit ;-) ) et à la philosophie de la technique (considérée apparemment uniquement sous l'angle marxiste). Bref ça m'a bien occupé dans le métro... mais je suis aujourd'hui toujours incapable de restituer la moindre pensée de Castoriadis !

06 février 2005

The Aviator

film de Martin Scorsese (2004)

Très intéressante reconstitution de la vie de Howard Hughes, milliardaire texan passionné d'aéronautique, de femmes et de cinéma. Mais il y a pas mal de problèmes qui m'ont empêché de vraiment rentrer dans le film, à commencer par le fait que pour moi pratiquement tous les personnages de cette époque sont des inconnus (ceci dit j'ai adoré voir Cate Blanchett jouer Katherine Hepburn :-)) L'histoire, racontée sur le mode chronologique, insiste un peu trop lourdement sur le principal handicap de Howard Hughes : sa phobie de la poussière et des microbes (à en croire Scorsese, tout part de là et tout finit là). La partie consacrée à la passion de Hughes pour les avions est tellement bien rendue que le crash du XF-11 m'a physiquement éprouvé pendant plusieurs minutes. Après cet événement, étant moi-même empêtré dans un certain malaise, j'ai eu le sentiment que le film déclinait tout doucement vers son final, un peu raté.