29 novembre 2004

Angels in America

opéra de Peter Eötvös, au théâtre du Châtelet (2004). Cet opéra est l'adaptation de la pièce de Tony Kushner, elle-même adaptée entre temps à la télévision par Mike Nichols (il me tarde de voir ces épisodes, avec Emma Thompson, Al Pacino et Meryl Streep). Ici l'argument est réduit au minimum pour tenir en deux heures. Nous découvrons donc Louis et son amant Prior, ainsi que Joe et sa femme Harper. Prior est malade du sida (nous sommes au début des années 80, les années Reagan...), Joe se découvre homosexuel et finit dans les bras de Louis, tandis que Harper fuit sa vie dans le valium. Appelé par l'Ange, Prior va devenir le prophète d'une nouvelle Amérique, celle des minorités et des survivants. Cet opéra est une création mondiale, avec Barbara Hendricks dans un des rôles titres (curieusement elle ne chante que très peu, et ses apparitions sont un peu décevantes). Par contre chapeau à Daniel Belcher et Julia Migenes, qui font un Prior et une Harper parfaitement bouleversants. Point noir: la musique de Peter Eötvös a une tendance certaine à tuer l'émotion (ce qui m'empêche de mettre la note ultime :-) ), et c'est bien dommage. Cela ne nous a pas empêchés d'être fascinés par la mise en scène mobile et inventive de Philippe Calvario.

28 novembre 2004

Tarnation

film de Jonathan Caouette (2004)

Coup de force documentaire, ce film m'a fait immanquablement penser au Journal de Fabrice Neaud. Très chargé émotionnellement, visuellement impressionnant, on sent la patte de Gus van Sant derrière la voix de Jonathan. À rapprocher de Elephant pour les moments de flottement oniriques, et aussi par quelques aspects des films les plus sordides de David Lynch (Blue Velvet est cité explicitement, mais j'ai aussi pensé aux scènes finales de Lost Highway). Le film se termine heureusement sur une note d'espoir, aussi dérisoire fût-il.

21 novembre 2004

The Rotters' Club

roman de Jonathan Coe ("Bienvenue au club", 2001)

L'angleterre de la deuxième moitié des années 1970 vécue par un petit groupe d'ados de Birmingham : la montée du syndicalisme, la guerre larvée contre l'IRA, la découverte de soi, Margaret Thatcher et la fin du rock progressif... Ce roman m'a rappelé par moments Eureka Street de Robert McLiam Wilson, par son côté drôle et féroce, mais aussi soudainement tragique et poignant. Vivement la suite !

15 novembre 2004

Across the Nightingale Floor

roman de Lian Hearn ("Le silence du rossignol", 2002)

Premier volume de la trilogie du Clan des Otori, on fait ici la connaissance de Takeo Otori et de Kaede Shirakawa. Il s'agit d'une fresque médiévale située dans un Japon de légendes. Sympathique histoire d'initiation et de vengeance, dans la grande tradition des Musashi et autres guerres de clans, mais pas tellement innovant :-)

11 novembre 2004

A Single Man

roman de Christopher Isherwood ("Un Homme au singulier", 1964)

J'ai bien aimé l'écriture féroce et le personnage de George, vieux prof d'anglais aigri et queer. Ce roman a été écrit en 1964, et on mesure le chemin parcouru depuis que les gays essayent de faire valoir leurs droits. On mesure aussi le chemin qui reste à faire encore aujourd'hui...!