Sur la forme c'est très surprenant, et cela ressemble à Dogville de Lars Von Trier : un plateau dépouillé, un éclairage cru, et une dizaine d'acteurs qui interprètent plusieurs personnages (ou personnes puisque le projet repose sur des interviews). Une "voix off" incarnée par un acteur sur le côté de la scène donne les noms des personnes qui parlent, et rappelle les faits.
Sur le fond, j'ai trouvé cette pièce extraordinairement utile, au même titre que le film Brokeback Mountain de Ang Lee. Il est frappant de remarquer que les faits réels relatés dans le Projet Laramie et les faits imaginaires de Brokeback Mountain se sont tous deux passés au Wyoming. Mais comme l'actualité le montre encore aujourd'hui, l'homophobie est toujours là.
En effet, à l'heure où j'écris ce post, j'apprends que deux agressions homophobes viennent d'avoir lieu à Paris. On est en 2006. L'info figure sur le site de Têtu :
Jointe par Têtu, la brigade criminelle de Paris révèle les agressions particulièrement sauvages dont ont été victimes deux homosexuels la semaine dernière à Paris. Olivier L., 60 ans, propriétaire d'une maroquinerie à Bourges, a été retrouvé mort dans sa garçonnière de la rue du Grand Prieuré, située dans le 11e arrondissement de la capitale, au dessus du domicile de son frère avec lequel il avait dîné au restaurant le soir même. Il aurait été étranglé dans la nuit du mercredi 5 au jeudi 6 avril. Sa carte bleue, de l'argent liquide, une montre et plusieurs sacs de marque ont disparu de l'appartement. Le week-end dernier, Laurent C., 41 ans, professeur particulier d'anglais, a par ailleurs été retrouvé passé à tabac chez lui, rue Saint-Blaise, dans le 20e arrondissement de Paris. Son agression remontait à une semaine. Il souffre d'un traumatisme crânien, sa langue, son œil et une oreille ont été très sévèrement endommagés par la violence des coups. Ses jours ne sont plus en danger.
La haine est toujours là.