31 mars 2005
廓のおんな — Mémoires d'une geisha
30 mars 2005
Million Dollar Baby
film de Clint Eastwood (2004)
Un vieux soigneur prend sous son aile la jeune Hilary Swank, et lui apprend les rudiments de la boxe. La gamine (enfin bon, 30 ans quand même...) se révèle bien plus balèze que prévu, et étale ses adversaires en un round. Mais son ascension vers la gloire va connaître pas mal d'obstacles... J'ai rarement vu un film qui sente autant la mort — sa présence quasi-physique se manifeste à travers chaque plan, baignant dans une noirceur infinie. Le tempo lent de ce film n'empêche pas d'y rester accroché à chaque minute, hypnotisés que nous sommes par la grâce de Hilary, et les voix d'outre-tombe de Clint Eastwood et Morgan Freeman. Si les quelques plans "bourre-pif" sont vraiment trés efficaces (notamment une scène de recollage de nez cassé particulièrement éprouvante), c'est toute la dernière partie du film qui force le respect et installe Million Dollar Baby au rang des très bons films.
24 mars 2005
The Codebook
21 mars 2005
Le couperet
film de Costa-Gavras (2005)
Plus cynique que noir, ce polar social appuie là où ça fait mal en donnant une réponse radicale à la question "que seriez-vous prêt à faire pour trouver un emploi?". La réponse du personnage joué à la perfection par José Garcia est simple : tuer ses concurrents. Même si ça pose quelques problèmes de conscience (au début), c'est efficace. La composition des personnages principaux est parfaite : José Garcia et Karin Viard sont au top. Quant à la mise en scène, elle est très conventionnelle, et l'irruption constante des fausses pubs dans le décor (pour dénoncer quoi ? qu'il y a trop de pub dans notre monde contemporain ?) est de trop. Le film essaye de traiter tous les sujets à la fois (la violence de la télé, la connerie ambiante, la course aux bénéfices des entreprises, etc), et du coup la force du film est un peu diluée.
16 mars 2005
Brooklyn Boy
Eric, écrivain issu de Brooklyn, après plusieurs modestes essais, réalise un best-seller sur son enfance à Brooklyn, ses démêlés avec son père, la fuite de ses origines. Le succès de ce livre autobiographique, même s'il s'en défend, suscite des frustrations autour de ses proches (père, femme, ami d'enfance) qui se reconnaissent dans son ouvrage, et réclament leur part d'identité et de notoriété.
La pièce aborde plusieurs thèmes à la fois. Pour moi le plus intéressant (et touchant) était la relation père-fils. Vient ensuite la difficulté qu'a Eric à gérer son succès et ses relations avec les autres. Le personnage de l'ami d'enfance devenu rabbin est bien écrit (à la fois drôle, un peu pénible, puis finalement plein de compassion), mais ce sont surtout les personnages féminins que j'ai aimés. Malgré une capacité certaine à disparaître dès qu'il n'a plus rien à dire, Samuel Le Bihan est pas mal dans le rôle titre.
13 mars 2005
The Life Aquatic with Steve Zissou
film de Wes Anderson (2004)
En un mot : décalé. À la fois drôle et cruel, ce film inspiré par les pérégrinations de Cousteau est encore une fois un véhicule parfait pour Bill Murray (décidemment très à l'aise dans les rôles de pince-sans-rire depuis Lost in Translation). Une pléïade de seconds rôles (Angelica Huston, Jeff Goldblum, Willem Dafoe, Cate Blanchet, Owen Wilson) vient ajouter un peu de fantaisie dans cette entreprise. Plein de petits détails humoristiques : le membre d'équipage (Seu Jorge ! J'adore !) qui chante du Bowie en portugais en s'accompagnant de sa guitare sèche, les stagiaires bons à tout faire, la faune aquatique bigarrée, la façon de filmer le Belafonte comme une maison de poupée (on se croirait dans un clip de Spike Jonze ou Michel Gondry), les répliques incongrues, la musique électro à deux balles. À la fin du film une belle touche d'émotion surgit des profondeurs, dans la seule séquence où l'on aperçoit finalement le requin-jaguar, nimbé du superbe Starálfur de Sigur Rós. C'est à ce moment-là, les yeux embués, que j'ai attribué à ce drôle de petit film une étoile supplémentaire :-)
11 mars 2005
Landscape with Traveller
50. Une bibliothèque de l'île déserte
Une bibliothèque de l'île déserte : si, comme il se doit, on ne peut emporter qu'un seul livre, alors ce serait un livre aux pages vierges comme celui sur lequel j'écris — le plus gros que je puisse trouver. Choisir un petit nombre fixé de livres déjà écrits procurerait davantage de regrets que de plaisir. J'aimerais avoir :
Les Estuaires bleus
Les œuvres complètes d'Austen, Forster, Kerouac et Nabokov
The last of the Wine
Genji
Le Seigneur des Anneaux
Le Silmarillion
Les Contes inachevés
Cavafy
La correspondance de Byron
Les Mémoires de Makriyannis (mais uniquement en grec)
Balzac
Proust
Platon
Homère
Forgetting Helena
Nocturnes pour le roi de Naples
La Bible de Jérusalem