Ça part toujours mal quand dans le titre traîne le mot "magique". Mais là... j'ai du mal à trouver un autre mot pour évoquer la poésie qui s'est échappée (envolée ?) ce soir-là de la Grande halle de la Villette. Imaginez : le groupe Sigur Rós et ses mélodies électro planantes, avec la voix suraiguë de son chanteur, auquel vous ajoutez un orchestre symphonique, deux rangées de choristes, un chanteur d'opera (voix de basse ?), et d'immenses marimbas de pierre. L'effet est saisissant ! Complémentarité des sons, complémentarité des voix, le côté enfantin des marimbas se mélangeant à la gravité des choeurs presque sacrés, pour évoquer un chant poétique nordique vieux de plusieurs siècles. Tout cela peut faire penser à Arvo Pärt, parfois (Tabula rasa), avec un zeste de Mahler (pour les grands espaces). Le concert est agrémenté de la projection de vidéos expérimentales évoquant le vol du fameux corbeau du titre. C'est une pure émotion qui nous a pris tout doucement et nous a transportés, dans un final assourdissant, là haut, tout là haut.
29 septembre 2004
Sigur Rós — Odin's Raven Magic
28 septembre 2004
Clean
film de Olivier Assayas (2004)
J'attendais certainement un autre film, d'où ma légère déception. Il faut dire qu'avec toute la bonne presse qu'a eue ce film à Cannes, j'avais peut-être placé la barre un peu haut :-) En tout cas je ne me lasse pas de Maggie Cheung, qui exploite toutes ses facettes de comédienne (multilingue qui plus est!) dans ce rôle de mère junkie déboussolée lorsque son mari, rocker et complètement camé comme elle, meurt d'une overdose. Suite à cet événement, Emily va perdre la garde de son fils et se forcera à abandonner la drogue pour le retrouver et obtenir le pardon de son beau père (Nick Nolte, dont les yeux suintent toujours autant l'alcool et la douleur, dans un rôle finalement étonnant et attachant). Le thème est poignant, mais la réalisation sobre et trop sage d'Olivier Assayas m'a un peu refroidi. Magnifique photo quand même, et excellent choix de musiques.
Le ventre des philosophes — critique de la raison diététique
Je retrouve avec plaisir mon philosophe jouisseur préféré ! Onfray célèbre les vertus du bien-manger dans son introduction alléchante à cet amusant petit traité de philosophie gastronomique (!), puis convie à son banquet Diogène, Rousseau, Kant, et Sartre, entre autres. La pensée de chacun des invités est décortiquée à l'aune des habitudes alimentaires (toutes extrêmement bizarres !) de leur auteur, et en ressort sous un jour différent et amusant. À lire si on est curieux ;-)
27 septembre 2004
Le bec rouge
23 septembre 2004
Mémoires d'Hadrien
Dire que j'avais lu ce roman en classe de seconde (à quoi, même pas quinze ans ?) et que je n'en avais absolument aucun souvenir (sauf celui d'avoir été forcé à le lire par la prof de français...). Bon, probablement qu'à 15 ans je n'avais pas la sensibilité assez développée ni lu suffisamment pour apprécier ce "portrait d'une voix", comme le dit Yourcenar. Maintenant les choses sont manifestement différentes, car j'ai dégusté ces mémoires qui n'en sont pas, en me délectant de chaque passage. Intemporelles ou supercifielles, à la fois humaines et grandioses, ces pensées d'un Empereur de Rome amoureux de la beauté m'ont rappelé à la fois les mémoires de Françoise Giroud, et celles, inventées, de Manlius Hippomanes, un des protagonistes du Songe de Scipion. Je me réjouis à l'avance de savoir que je les relirai avec un regard forcément différent et avec plus de plaisir encore dans quinze ans.
19 septembre 2004
The Terminal
film de Steven Spielberg (2004)
La dernière production de Spielberg est plutôt décevante, avec ses personnages stéréotypés à l'extrême et son histoire improbable. Reste une ou deux belles images, comme cet Indien arrêtant un avion en partance pour la Krakozie à l'aide de son seul balai, et qui rappelle Tian An Men. L'idée de la déshumanisation croissante des aéroports, qui fait écho à la déshumanisation croissante des États-Unis, aurait pu être beaucoup mieux exploitée, si Spielberg avait choisi un autre registre...
15 septembre 2004
On ne peut pas être heureux tout le temps
FG livre ses souvenirs liés à une collection de photos retrouvées par hasard dans un tiroir au gré d'un déménagement. Même si je ne partage pas toujours ses idées politiques plutôt centristes (FG fut ministre de la condition des femmes sous Giscard), je m'incline devant l'appétit de vie (et les rares pulsions de mort) de cette dame, les combats qu'elle a menés, et j'apprécie le détachement qui se dégage de sa belle écriture, simple et enlevée. Respect.
13 septembre 2004
A Year in the Merde
Une caricature des Français vus à travers les yeux d'un Anglais, tout au long de son année de "travail" pour monter une chaîne de salons de thé à Paris. Paul West nous fait part de ses désillusions et de ses enchantements, mais surtout de ses exploits pour éviter les nombreuses grèves et autres crottes de chiens qui parsèment son parcours, avec une plume acérée et presque toujours hilarante :-)
11 septembre 2004
Et si c'était vrai...
Gentillet. Un roman écrit sur le mode "profitez de chaque seconde de votre vie" ou "la vie est belle si on la partage avec ceux que l'on aime", dans un style pas vraiment plus recherché. Je comprends que Marc Lévy rencontre un tel succès ;-)
09 septembre 2004
The Bourne Supremacy
film de Paul Greengrass (2004)
Où l'on retrouve Jason Bourne (Matt Damon) dans une suite à l'excellent "La mémoire dans la peau", l'effet de surprise en moins. Quand même vachement bien, avec un très haut degré d'adrénaline et quelques scènes haletantes (la poursuite en bagnole dans Moscou !). Et puis ce film donne furieusement envie de voyager : Goa, Naples, Berlin, Moscou... Bien mieux que n'importe quel James Bond ;-)
La faim du tigre
Dans cet essai, sûrement un des textes les plus fameux de Barjavel (enfin c'est ce qu'on dit sur le net ;-) ), beaucoup de questions sur la Vie, la Mort, et Dieu dans tout ça. Autant je peux partager l'émerveillement de Barjavel face à la stupéfiante complexité d'une oreille humaine, autant la réponse à la question "Pourquoi tout cela existe-t-il ?" ne me convient pas. Reste la beauté du style et quelques coups de griffe (salutaires!) aux Églises, qui selon Barjavel ont toutes failli à leur mission : nous faire connaître Dieu. Tant pis pour Barjavel, c'est décidé, je reste athée :-)
06 septembre 2004
The Dream of Scipio
J'ai hésité à revoir mon système de notation pour pouvoir mettre 5 étoiles à cet épais roman mélangeant Histoire et Philosophie à trois époques différentes : l'effondrement de l'Empire romain au Ve siècle, les années de la Grande Peste au XIVe siècle, et l'apogée du nazisme au XXe siècle. À la fois érudit et bouleversant, ce roman repose sur une construction aussi complexe que fascinante : pour le moment c'est ma meilleure lecture de 2004 !
02 septembre 2004
Madonna — Re-invention Tour